Rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc

(Rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc – Extrait de Sous les Deux-Sèvres du CDS 79)

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Descriptif simplifié de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc

Accessibilité et visites :

La rivière souterraine de Saint-Christophe-sur-Roc située dans le département des Deux-Sèvres (79) fait l’objet d’une convention écrite entre les différents propriétaires des cavités d’accès : la commune de Saint-Christophe-sur-Roc au niveau du lavoir de la Roche et M. Jean-Louis MOREAU au niveau de la buse d’accès amont du réseau de la Chapelle à Chiloup. Le CDS 79 (Comité Départemental de Spéléologie des Deux-Sèvres) est garant du respect de cette convention pour le bien de tous les spéléologues. A ce titre, à l’occasion de chaque sortie dans la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc, une autorisation d’accès doit être demandée par les spéléologues auprès du CDS 79 qui en avertira ensuite les différents propriétaires des cavités d’accès.

Attention : Pour les demandes de visite du public (scolaires, CE, mineurs, particuliers, etc…) non spéléologues, en dehors des Journées Nationales de la Spéléologie, l’encadrement par un spéléologue professionnel (Diplômé d’Etat) est obligatoire. A ce jour, deux structures professionnelles assurent les visites. Vous trouverez toutes l’information nécessaire pour les contacter sur le lien suivant : https://www.cds79-speleo.fr/reservation-initiation-speleo-deux-sevres/

Formulaire de demande d’accès pour les spéléologues FFS > https://www.cds79-speleo.fr/demande-dacces-aux-rivieres-souterraines-des-deux-sevres/

Avant chaque sortie envisagée dans la rivière, le CDS 79 doit être informé :

  • Le nombre de participants
  • Les noms, prénoms et numéro de licence FF Spéléo des spéléologues fédérés
  • Les noms, prénoms et numéro des tickets assurance à la journée des visiteurs non fédérés
  • Le jour et les horaires de visites prévus dans la rivière souterraine

topo de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc

 

Historique de la découverte de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc :

Le 31 Août 1975, Georges BOUQUET et Philippe POUSSOU pénètrent pour la première fois dans la rivière souterraine. La voûte mouillante d’entrée franchie, ils découvrent un couloir qui les conduit à une bifurcation. Deux couloirs importants se présentent à eux : c’est la jonction de gauche vers l’amont et celui de Saint-Projet à droite. Le même jour, ils progressent de 600 m dans le réseau de Saint-Projet et de 300 m dans celui de la Chapelle.

Huit jours plus tard, ils parcourent plus de deux kilomètre dans le réseau de la Chapelle et sont arrêtés par un effondrement formant barrage avec une nappe d’eau derrière.

Le 15 Octobre 1975, accompagnés de Christian MICHENEAU, ils terminent l’exploration du plan d’eau aperçu jusqu’à un siphon. Ils remontent également l’autre réseau et effectuent 600 m de plus.

L’année suivante en 1976, les recherches ont continué avec le concours du Comité Départemental de Spéléologie des Deux-Sèvres. Tout l’ensemble du réseau de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc fut exploré et topographié et son développement actuel atteint 4600 m. Des travaux effectués au barrage naturel permirent de faire baisser la nappe d’eau amont de 0,80 m, désamorçant la voûte du siphon sur une trentaine de mètres.

Le 8 mai 1977, le siphon terminal du réseau de la Chapelle fut plongé par Daniel GERARD du Club Subaquatique Thouarsais sur 76 m dans la galerie noyée sans parvenir à l’autre extrémité amont.

Le 19 octobre 1980, Jean-Pierre STEFANATO du Spit Club St Maixentais franchit le siphon et progresse jusqu’à 150m dans le S.2, puis jusqu’à 300m, arrêt sur manque de fil.

Le 22/11/1981, l’affluent amont rive gauche est plongé par Jean-Pierre Stéfanato.

Situation géographique de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc :

La Grande Fontaine de Saint-Christophe se trouve située sous l’ancienne laiterie, à la base du coteau où est implanté le village et au Sud-Est de celui-ci. Les coordonnées donnent X 393,865 Y 164,130 pour une altitude de 75 m. Pour rejoindre la fontaine, il faut traverser la place de l’église, contourner l’édifice religieux par la gauche, prendre la rue très en pente qui passe devant l’entrée de la laiterie puis longer et contourner la falaise que surplombent ces bâtiments. Le lavoir apparaît un peu en retrait, adossé à la paroi rocheuse devant un porche naturel d’où s’écoule l’eau alimentant le ruisseau de la vallée.

lavoir de la roche saint christophe sur roc
Lavoir et porche naturel de sortie de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc

C’est par ce porche que l’on pénètre dans la rivière de St-Christophe-sur-Roc. Mais la voûte basse d’entrée étant en permanence siphonnante il est nécessaire de soulever les pelles de retenue d’eau du lavoir pour que la nappe puisse baisser. A noter, que désormais (2017), des aménagements ont été effectué par le CDS 79 et la pelle de retenue n’existe plus. Le niveau de la voûte siphonnante est désamorcé durant une grande partie de l’année. Le lavoir et la fontaine étant communaux, l’autorisation pour l’accès à la rivière est à demander au CDS 79 qui en avertira le maire de la commune.

Description de la cavité de Saint-Christophe-sur-Roc :

lavoir de sortie rivière souterraine st christophe sur rocOn pénètre dans la rivière souterraine de St-Christophe par le porche du lavoir. Après un abaissement de plafond on accède à une voûte mouillante basse de 1 m de large en moyenne, sur 20 m de long avec une hauteur variable, le passage aérien n’excédant jamais à l’étiage 20 cm à 25 cm. Le couloir se relève progressivement pour atteindre 1,80 m à 100 m de l’entrée. A remarquer de nombreuses concrétions ferrugineuses et rive gauche une galerie fossile. La rivière se rétrécit en méandres avec présence de failles ayant provoqué l’abaissement de la voûte. On note l’ouverture de trois diverticules fossiles rive gauche et rive droite.

Après 230 m de progression, on atteint la bifurcation des deux réseaux de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc : rive gauche le réseau de Saint-Projet plus étroit et plus sportif, long de 1880 m et rive droite le réseau de la Chapelle facile d’accès et long de 2190 m. Ces deux rivières étant de faible profondeur (20 cm en moyenne) avec parfois plusieurs vasques facilement franchissables sans danger.

1 – Le réseau de la Chapelle-Bâton (2190 m)

Sur 600 m environ, on circule dans une galerie régulière de 1,50 m de large sur 2 m de haut qui s’abaisse et s’élargit à moitié du parcours ( l = 4 m h = 1,50 m ). A noter à droite une petite arrivée d’eau impénétrable et un effondrement important à mi-parcours. La voûte s’abaisse alors rapidement, devient très concrétionnée, noirâtre avec quelques traces ferrugineuses sur 100 m environ et se termine par une reptation de 10 m, seule difficulté de ce parcours.

buse entrée réseau chapelle rivière souterraine saint christophe sur roc
Buse d’accès au réseau amont de La Chapelle

Cette partie plus étroite franchie, le couloir reprend des dimensions plus importantes, le plafond offrant un creusement en méandre. Rive droite une arrivée d’eau parcourue sur 180 m avec la présence de stalactites inclinées aval a été appelée « l’affluent du courant d’air ». L’aspect de la galerie prend différentes formes. On trouve d’abord le creusement de deux joints superposés puis la diaclase qui s’élève jusqu’à 5 m de haut. On parcourt alors sur 300 m un couloir à faible méandre et à creusement régulier avec des parois couvertes de traînées horizontales d’aragonite blanche.

Une galerie plus vaste lui succède avec voûte plate, parfois concrétionnée et sur le dépôt d’argile on trouve de beaux cristaux de gypse fer de lance. A 2 km de l’entrée on atteint une cascatelle en plafond (à 4 m de hauteur) provenant d’un étroit méandre.

On retrouve ensuite, parfois superposée, parfois décalée, la présence des deux joints sur une hauteur allant jusqu’à environ 10 m. En fin de parcours, l’élargissement de la galerie forme trois salles avec dépôt d’argile et concrétionnement qui conduisent après une légère pente ascendante sur des éboulis provenant d’un puits remontant de 15 m. La galerie étroite qui lui succède forme rapidement un coude à angle droit boueux donnant sur la nappe d’eau de faible profondeur se terminant à 20 m par le siphon.

La buse d’entrée dans le réseau de la Chapelle-Bâton
Descente en rappel via la buse d’accès
L’arrivée en bas de la descente en rappel

Arrivée à la cascade
L’ouverture vers l’affluent de la cascade
Montée vers l’affluent de la cascade
Dans l’affluent de la cascade
L’affluent de la cascade

Fistuleuses dans la rivière souterraine

Concrétions en forme d’excentriques
Concrétions en forme d’excentriques
Concrétions en forme d’excentriques
Concrétions en forme d’excentriques
Concrétions en forme d’excentriques

L’affluent du courant d’air
Marmite à l’entrée de l’affluent du courant d’air

2 – Le réseau de la Saint-Projet (1880 m)

La vaste galerie (l = 4 m, h = 2,50 m) s’abaisse brusquement après 200 m de parcours et devient étroite. On franchit à genoux un passage bas sur 6 m. Cette progression se reproduit en plusieurs endroits jusqu’à un éboulement de la galerie puis de nouveau sur 400 m jusqu’à une belle stalagmite blanche. Après 200 m la galerie en méandre devient plus régulière. Le couloir s’élève à 1,80 m à voûte plate. On rencontre une portion de parcours magnifiquement concrétionnée en plafond sur 40 m environ.

400 m avant le siphon terminal, la galerie prend de belles proportions (l = 3 m, h = 2,50 m) entrecoupée d’effondrements. Les 100 derniers mètres se font dans un conduit parallèle au réseau principal colmaté. On y rencontre une voûte mouillante facile à franchir, une salle semi-circulaire avec cône d’éboulis suivie par une deuxième voûte mouillante de 20 m. La fin du parcours à genoux s’effectue dans l’eau jusqu’au siphon.

Esquisse hydrogéologique de la rivière souterraine de St-Christophe-sur-Roc :

Si l’on n’a jamais vu la fontaine se tarir elle a cependant des écarts importants de débit suivant les précipitations. Ainsi, en hiver, elle peut atteindre un débit de plus de 100 m3/h alors qu’en étiage il ne dépasse pas 10 m3/h. L’accès à la rivière n’est possible que pendant les périodes de basses eaux.

Ces variations de débit montrent que l’apport des eaux pluviales joue un rôle important, avec un certain ralentissement, dans l’écoulement des eaux de la fontaine. L’étendue du bassin d’alimentation que l’on peut situer dans le triangle Saint-Christophe, la Chapelle-Bâton, Saint-Projet, est constitué d’une part par l’écoulement des eaux des terrains primaires situés au nord de la ligne la Chapelle-Bâton – Saint-Projet, les eaux pénétrant dans les calcaires jurassiques au contact de ces derniers par de nombreuses fissures, et d’autre part, avec les eaux se déversant dans les gouffres des terrains secondaires (failles ou diaclases) qu’alimentent les sources de surface des nappes toarciennes. L’été, la plupart des gouffres n’absorbent pas l’eau et n’ont que l’apparence de dolines sèches. Par contre, en hiver, ils sont tous absorbants et leur colmatage important les transforme souvent en plans d’eau.

Le réseau karstique s’est formé grâce à des joints de stratification et des diaclases. Dans l’amont du réseau de la Chapelle, la coupe de la rivière permet de constater un creusement ancien aux dépends d’un joint, l’eau s’étant enfouie par une diaclase et coulant actuellement dans un deuxième joint inférieur, l’aval s’étant constitué par l’agrandissement d’un seul joint de stratification qui par endroits assez courts suit des portions de diaclase.

Le réseau de Saint-Projet nettement plus tourmenté a subi des transformations importantes en raison des nombreux effondrements qui obstruent le couloir principal. Sa situation proche de la surface du coteau ou du fond de la vallée sèche, et peu protégée des bancs de marnes imperméables, est à l’origine de l’érosion et de la corrosion importante que l’on retrouve sur presque toute la longueur du réseau. On constate même après chaque hiver de nouveaux éboulements. Une grande partie de ce réseau emprunte un joint de stratification. On retrouve cependant le cheminement de la rivière sur des portions de diaclases.

L’ensemble du réseau de la rivière souterraine de St-Christophe s’est formé dans le jurassique inférieur à la base du Lias moyen (domérien). La dernière phase de l’évolution de la rivière souterraine a profité du joint de stratification séparant les calcaires gréseux du calcaire caillebotine (Sinémurien). C’est dans ce dernier que l’écoulement actuel s’effectue l’eau l’ayant creusé sur une épaisseur de 50 cm.

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